Résumé

Au cours des dernières décennies, la paupérisation des agriculteurs haïtiens s’est traduite, pour les plus démunis d’entre eux ne parvenant plus à vivre de leur agriculture, par une dépendance à des sources de revenus extérieurs à l’agriculture. Cet article s’appuie sur un travail de recherche dans la région d’Epin, dans le Plateau Central. Le diagnostic agroéconomique réalisé permet de comprendre comment la pluriactivité (fabrication de charbon de bois à partir d’arbres achetés sur pied, emplois temporaires à Port-au-Prince et dans la région) est devenue la seule issue pour la survie des familles les plus modestes. N’ayant accès qu’à de petites superficies situées dans les écosystèmes les moins fertiles, elles ne parviennent pas à couvrir leurs besoins alimentaires avec leur production agricole. Ces activités extra agricoles leur permettent de valoriser la force de travail familiale, voire un petit capital, et vise avant tout à compléter leur alimentation.

Pourquoi le lire ?

Un article qui met en lumière, à travers une étude de terrain fine, les stratégies de survie mises en place par les agriculteurs les plus précaires d’Haïti. En analysant la pluriactivité comme réponse à l’appauvrissement rural, cet article aide à comprendre les logiques économiques réelles des familles paysannes, bien au-delà des discours simplistes sur l’exode rural ou la déforestation.