Résumé
Dans le contexte difficile des mornes d’Haïti, le projet de développement agricole durable de Gros Morne a exploré une piste originale pour répondre aux défis que posent la décapitalisation de l’agriculture et la dégradation du milieu. Ce projet a valorisé l’héritage du Centre de Madian Salagnac. Un type d’ouvrage nouveau dans ce pays, le seuil en dur avec micro-retenue, en constitue la mesure phare. Ce projet a suscité un fort intérêt auprès de nombreux responsables.
Son succès est dû à la fois à la technique des seuils en dur avec micro-retenue et à un « art de faire » original en Haïti. Diverses interventions ont été associées de façon ingénieuse et le pilotage du projet a été remarquable.
Cet article évoque d’abord les aspects techniques du projet. Il décrit ensuite l’art de faire mis en œuvre, l’organisation du projet qui en a permis l’expression ainsi que les difficultés auxquelles se heurte la diffusion de l’innovation managériale.
Le projet de Gros Morne a innové à la fois sur le plan technique et sur celui de l’art de faire, mais il ne constitue pas un modèle prêt à l’emploi. En effet, il ne formule pas de nouvelles méthodologies à appliquer. Sa valorisation a commencé, mais elle constitue un chantier qui devra être pensé dans la durée.
Pourquoi le lire ?
Cet article met en lumière une innovation technique très pertinente dans le domaine du développement agricole en Haïti : le seuil-bassin. Au-delà de l’innovation technique, le texte illustre un « art de faire » original dans la mise en œuvre et le pilotage du projet, combinant interventions ingénieuses, organisation efficace et adaptation aux réalités locales. Lire cet article permet de comprendre comment une approche intégrée peut générer des solutions durables, tout en soulignant les défis liés à la diffusion et à la valorisation de ce type d’innovation dans le temps.