Résumé
Le 12 janvier 2010, le séisme dévastateur qui a frappé Haïti, anéantissant une partie significative de Port-au-Prince et causant la mort de 250 000 personnes, fut reconnu comme catastrophe de rang mondial. La Fondation de France collecta 34 millions d’euros en France, pour soutenir des actions de solidarité en Haïti.
Cependant, cette mobilisation humanitaire a dû faire face à de nombreux défis : , confusion des rôles entre agences gouvernementales et non gouvernementales, les effets pervers des dons sur l’économie locale, dispersion des actions de reconstruction empêchant une action cohérente et interdisant la capitalisation des expériences.
Le projet « Mémoire du développement » a émergé pour répondre à ce dernier défi. En collaboration avec FACTS (un outil de capitalisation et de validation d’innovations au service des acteurs du développement), il a documenté et validé des innovations locales essentielles mais souvent ignorées, afin d’en accélérer la diffusion. Porté avec des moyens limités et conduit à petite échelle, le projet était ambitieux, cherchant à accélérer et sécuriser le transfert des innovations locales en Haïti. Cette expérience, à la fois contracyclique en raison de son contexte marqué par une « dictature de l’urgence » et expérimentale, vise à partager des enseignements utiles aux universités, aux acteurs de terrain et aux responsables de politiques publiques démontrant que l’innovation loin d’être l’apanage de certains pays ou publics, existe partout. Il est cependant essentiel de se doter des moyens et des outils nécessaires pour la repérer et la promouvoir.
Pourquoi le lire ?
Parce qu’il met en lumière, au-delà de l’urgence et des grands dispositifs humanitaires mis en place après le séisme, l’existence d’innovations locales en Haïti, trop souvent négligées ou menacées d’oubli faute de reconnaissance.